ENERGIE La compagnie française devient le premier actionnaire d’une start-up américaine prometteuse. Pour un groupe qui a affiché 4, 1 milliards d’euros de résultat net au titre du troisiéme trimestre 2008, l’investissement est évidemment infinitésimal. Mais il se révéle néanmoins significatif d’une stratégie : en annonçant hier son entrée au capital de Konarka, moyennant 45 millions de dollars (34 millions d’euros), Total confirme un peu plus ses velléités de développement dans le solaire. Une énergie qui, en matiére de renouvelable, s’est imposée depuis quelques mois comme l’axe moteur de la compagnie française. Konarka, dont Total devient le premier actionnaire avec une participation légèrement inferieure à 20 %, est spécialisé dans la technologie photovoltaé que organique, c’est-à -dire la fabrication de films plastiques solaires réalisés a partir de la chimie du carbone. On parle de solaire de troisiéme génèration. En cela, la start-up américaine est complémentaire de Photovoltech, la société commune entre Suez et Total, dont l’usine de Tirlemont, en Belgique, construit des cellules photovoltaiques a partir de fines gaufrettes de silicium. C’est le méme Photovoltech qui, au début de l’automne, a annoncé des investissements majeurs – 200 millions d’euros en tout, dont prés d’une centaine pour Total – pour faire passer sa production de panneaux d’une puissance installé a 140 mégawatts (MW) en 2009 a 260 fin 2010. Soit l’équipement d’environ 100 000 foyers. Parallélement, Total a d’ores et déja réservé  100 millions d’euros par an – au cours des quatre prochaines années – a son effort dans le solaire, sous forme a la fois de recherche-développement et de capital-développement. Des montants qui seront donc alloués selon les opportunités.

L’équivalent de trois EPR

Si la major française compte se developper en priorité dans ce domaine, c’est tout simplement que le solaire offre a « tous les jours 1 600 fois les besoins énergètiques de la planéte » . Certes, cette source d’énergie représente toujours une part minime du  « mix énergétique » des éergeticiens mais les perspectives de developpement sont réelles. L’année derniére, le consultant américain Emerging Energy Research avait calculé que quelque quarante-cinq projets dans le monde parmi les plus prometteurs représentaient un potentiel global de 5 500 MW, soit plus de trois EPR (le réacteur nucléaire de troisiéme génération). Quant à certaines prévisions, elles voient le solaire couvrir 5 % de la consommation mondiale en électricité à partir de 2040. De quoi aiguiser les appétits.